🦩 – Veni, Vidi, Vichy #2
Où en étions-nous ? Ah oui ! Comme je l’évoquais, j’ai entamé une petite préparation pour l’IronMan 70.3 de Vichy (1.9 km de nage, 90 km de vélo/1000m de dénivelé, 21.1 km de course à pied). Rien de bien fou car c’était une préparation « à la Juju », sans coach ni réel plan. J’ai consacré toute la saison hivernale à la préparation marathon, mettant quelque peu de côté de vélo et délaissant complètement la natation car je n’avais pas envie d’attraper froid dans les bassins. Début mai j’ai donc « structuré » « à la Juju » mes entraînements en retournant à la piscine le mardi midi (séances autrement surnommées les « mardis aquabouboule avec Chacha ») et en me rapprochant progressivement des 100 km hebdo en vélo.
Début juin, j’ai découvert le ticket d’or dans ma boîte mail. Pas de visite de la Chocolaterie de Monsieur Wonka, mais un dossard pour le marathon pour Tous ! Oh ! Tourbillon d’évènements rapprochés ! Ne serait-ce pas un peu risqué pour mon corps de me lancer dans un 70.3 seulement 20 jours après un marathon ? Je pense que si, d’autant que la saison a été bien chargée : 10km de Föecy (février), semi-marathon de Paris (mars), Marathon de Pontivy (avril), marathon du Cher comme meneuse d’allure (7 juin), trail de Sancerre 35 km (15 juin). Ce marathon pour Tous je l’ai rêvé. C’est un évènement que je n’aurais jamais l’occasion de revivre. Ma passion c’est la course à pied. Le triathlon est un bonus. Mon choix, pour une fois raisonnable, se porte donc naturellement sur le marathon pour Tous. Des triathlons j’aurais bien l’occasion d’en refaire. De plus, en achetant mon dossard pour Vichy, j’ai bénéficié de l’option Flex 90 qui permet de transférer mon dossard.
Plus de triathlon au programme (teasing : j’étais dans l’ignorance), je stoppe donc ma pseudo-mini-rikiki prépa triathlon pour me remettre au « niveau » en course à pied. Evidement, je ne chercherai pas de chrono sur cette course olympique : un corps déjà fatigué par les évènements cités dans le paragraphe précédent, un parcours très exigeant qui ne s’y prêterait pas et pas le temps avec seulement deux mois restant. J’ai jute remis un peu de vitesse, de fractionné et des sorties longues avec blocs d’allure.
Début juillet, je décide de m’occuper du transfert de mon dossard Iron Man pour une épreuve en 2025.
Ah, oui, beh euh, non en fait ! C’est alors que je découvre l’inutilité totale de cette pas si belle option Flex 90 qui nous est « vendue » comme sirop miracle contre la toux et les crevaisons.
- Le report ne peut se faire que sur une épreuve ayant lieu la même année. Le 70.3 de Vichy ayant lieu le 1 septembre nous pouvons dire que c’était déjà fichu : en effet, Vichy est l’un des triathlons les plus tardifs de la saison, la majorité des 70.3 se déroulant entre mars et août. Ne restaient que les championnats du monde, et quelques autres dates à l’étranger, ce qui n’était pas envisageable car : pas le niveau, plus de jours de congés en réserve, reprise des études, budget, etc.
- C’est fichu « bis » : le fameux 90 ! Il signifie que nous pouvons transférer notre inscription dans les 90 jours suivant son achat. Ayant acheté mon dossard le 7 décembre 2023 j’avais donc la possibilité de demander un changement d’évènement jusqu’au 7 mars. À cette date j’ignorais bien que j’allais courir « les JO » !
- « C’est fichu returns like Batman ! » : un remboursement peut-être ? Ah, non plus ! Les dossards peuvent être remboursés à hauteur de 50% si la demande est faite au maximum quatre mois avant la course. En résumé, pour espérer récupérer 200 euros des 400 déboursés, j’aurais dû faire ma demande au plus tard le 1 mai. … Même refrain : « À cette date j’ignorais bien que j’allais courir « les JO » !
Somme toute, la seule chose à gagner à ne pas aller faire ce 70.3 était … De perdre mes 400 euros d’inscription ! Pas malin comme calcul. Retournement de situation comme je sais les gérer dans mon quotidien de « j’aime bien me lancer un peu dans tout » en décidant de prendre le départ de l’Ironman 70.3 ! Mais du coup … Sans préparation ! Enfin, celle-ci se résume à quelques sorties vélo dont un seul Gran fondo (100km) pour un total d’à peine 1200 km depuis janvier, une trentaine de kilomètres de nage et, … Et c’est tout.
Pour que cela passe, il me faudrait également récupérer du marathon pour Tous que j’ai tout de même terminé sur les rotules.
9 août : marathon pour Tous.
Du 10 au 25 août : vacances en Bretagne. Vacances avec des randonnées, une grosse hypoglycémie en rando, des footings dans les dunes de sable de long de la côte. Des footings qui me font sentir que je suis HS ! De grosses siestes. Quelques sorties vélo.
Nous y voilĂ !
Samedi 31 août. Nous prenons la route. Au programme, aller chercher le dossard. Il fait une chaleur ! 31 degrés. Nous nous liquéfions en marchant. Il fait si chaud que nous devons faire des pauses pour que Sofy ne trépasse pas (nul besoin de préciser que même la chaleur ne lui fait pas comprendre qu’il faut moins tirer sur la laisse …). Me voilà dans la tente de retrait des dossards. Émotion. Comme toujours, voire même plus, je suis quand même vraiment contente d’être là et de me lancer de nouveau dans ce défi. Lors de notre participation en 2022, l’épreuve avait été tronquée de sa partie natation pour cause d’eau impropre. Un petit goût d’inachevé restait en moi avec cette déception de ne pas avoir fait l’épreuve dans sa totalité. De ne pas être une vraie Half Iron woman.
Je présente mon QR code de retrait, ma pièce d’identité. Mon dossard m’est attribué. Je serai le numéro …1302 ! Oh purée, le 13 ! Je suis ravie. Il me suit partout. Cela me met du baume au cœur (Pour ceux qui auraient peur que je sois une superstitieuse satanique, ne vous en faites pas, rien de tout cela, je suis seulement née un 13 ! ). Je fais un petit tour dans la boutique. Craque 50 euros pour avoir le fameux t-shirt avec mon nom derrière.
Je repère une tenue de cycliste trop belle. J’ai envie de me laisser tenter. Pas de bol, elle n’existe que pour les hommes. J’économise ainsi 120 euros, non ?
L’après-midi se poursuit à l’abri de la chaleur dans le Air&Bnb que nous avions loué. Je prépare mes affaires, mes sacs de transition. Que je suis en stress ! J’ai terriblement peur. J’ai peur de la partie natation. Certes, je sais nager et j’arrive même à respirer tous les trois temps depuis le mois de mai, mais j’ai peur. Normalement la combinaison devrait être autorisée. L’eau est aujourd’hui à 23.4 degrés et la combinaison est autorisée jusqu’à 24.6 degrés. Peu de chance que l’eau prenne plus d’un degré dans la journée quand même ! Savoir que nous aurons la combinaison me rassure. Sans, j’ai peur de sentir des algues, d’avoir froid, d’aller beaucoup moins vite. Bref, j’essaie de ne pas trop y penser, nous devrions avoir droit à la combinaison.
J’ai mal à la tête une bonne partie de l’après-midi. Il fait chaud, je n’arrive pas à boire. Un petit tour de vélo en fin de soirée avant de déposer Zanzibar.
18h00 : je pose Zanzibar sur le rack à vélos et mes sacs dans la zone de transition.
20h00 : repas en ville. Enfin, avec ce que nous trouvons d’ouvert et qui accepte de servir de la nourriture. Il semble que Vichy soit aussi animé le premier week-end de septembre qu’après une attaque de zombies. Nous prendrons une planche chacun (des légumes pour moi …) et même pas de dessert car le bar/restaurant ferme à 21h.
Pas de dessert ? Pas de chocolat ? Une veille de course qui plus est ? Mais c’est impossible.
- Parce que je suis gourmande
- Parce que le chocolat est mon seul et unique anxiolytique et que si j’ai bien besoin d’un remontant et d’un anti-stress : c’est MAINTENANT !
Par chance, il y a une petite épicerie encore ouverte en face du logement. Je m’arrête prendre du Poulain 70%, du Savane et des Pépitos !
Dodo. Le réveil sonnera dans 4h30 !
4h25 ! THE D DAY ! Le débarquement ! J’ai dû me réveiller toutes les heures tant j’avais peur de louper l’alarme. Comme un soldat je me prépare à aller au combat. Première chose que je regarde : la page Facebook de l’organisation pour avoir le verdict concernant le port de la combinaison. SOULAGEMENT. L’eau est à 23.7 degrés. La combinaison est autorisée. Je répète, la combinaison est autorisée ! Je suis au moins soulagée sur ce point. Je prends mon petit déjeuner et j’enfile ma combi. 5h30, je quitte l’appartement pour rejoindre à pied la zone de départ. En sortant de l’appartement, je suis mêlée aux « alcoolisés » qui sortent de boîte. Ils doivent bien me trouver étrange à me balader dans la rue avec une combi qui pendouille autour de mes hanches !
3 km me séparent de la zone de départ où je dois déposer mon sac à la consigne. Pas grand monde dans les rues. Et encore moins de triathlètes. Ils sont normalement reconnaissables car ont NORMALEMENT eux-aussi une combi à moitié enfilée. Étrange. Je pense que beaucoup ne la mettront que dans la zone de départ pour ne pas avoir trop chaud et ne pas marcher en étant gêné (par ce qu’elle moule sacrément cette combi !). À 1km de l’arrivée, je décide d’aller sur Instagram pour voir l’actualité de la course. HORREUR ! QUE VOIS-JE ?! COMBINAISON INTERDITE !!!
Suite à une erreur de prise de température, une deuxième prise a été effectuée. L’eau est finalement à 24.8 degrès. Combinaison interdite. J’ai l’impression de me noyer en marchant. J’ai envie de pleurer. Bon, eh bien, c’est le destin. J’arrive sur le site et vois bien que l’on me regarde bizarrement avec cette combinaison autour de la taille. Tout le monde est au courant du scoop.
Je trouve une chaise. Me débarrasse de mon enveloppe en néoprène et la roule dans mon sac avec un pincement au cœur. Me voilà à nue, avec mon bonnet violet, mes lunettes hublot, et mon stress de touriste. Je me dirige vers la zone de départ et me place dans la vague des 45-50 minutes (le départ est donné par vague. Les athlètes se placent dans le sas de départ en fonction du temps qu’ils prévoient pour accomplir l’épreuve. Puis, quand vient leur tour, ils partent par vague de 6, toutes les 5 secondes). J’attends dans le SAS pendant 30 minutes. Je commence à avoir froid. Heureusement, la chaleur humaine réchauffe un peu. Autour de moi, presque que des sportifs en combinaison de tri. Je suis la seule en brassière et short (un homme non loin de moi est en caleçon en coton #nojudgement).
Un petit feu d’artifice, les para-athlètes font le grand saut : Juju, c’est parti ! Le SAS ne s’Ă©coule pas bien vite. Puis il commence Ă avancer, Ă prendre un rythme rĂ©gulier. Ça y est, je vois les barrières de dĂ©part. Nous nous positionnons cĂ´te Ă cĂ´te, chacun dans un portique (comme pour prendre le mĂ©tro). Petit dĂ©tail qui me donne le sourire, le compte Ă rebours des cinq secondes avant de commencer la course est le mĂŞme que dans Mario Kart (Tut, tut, tut, TuuuuuuuT !)
J’inspire profondĂ©ment, plaque mes lunettes, appuie sur la montre, en avant !
Pour info : c’est la première fois que j’utilise le mode « triathlon » de ma montre ! Oui, j’ai encore de la « touriste » en moi.
Plonger. Oh, ça je ne sais pas faire. Je fais donc un mixte de « je m’assois Ă moitiĂ© sur le rebord de la plateforme » et « plonge doucement en me tenant ». Cela me rassure car je sais que je risque moins de perdre mes lunettes. Manque de pot, je m’assomme les fesses contre un morceau de fer de la plateforme ! AĂŻe, j’ai vraiment mal ! Pas le temps de gĂ©rer la douleur, il faut nager. 1,2,3 / 1,2,3 / 1,2,3, 1…2…3, oh, ça y est, elle est lĂ ? Qui ça, qui ça ? La crise d’angoisse bien Ă©videment ! J’Ă©tais bien contente d’avoir dĂ©bloquĂ© le niveau  » Crawl respiration tous les trois temps ». Mais, ça, c’Ă©tait dans le bassin 50m du centre nautique ! Mais lĂ , au milieu de l’Allier, avec le stress, le courant, les vagues crĂ©Ă©es par les nageurs autour de moi et les coups que nous nous donnons. Je panique, je n’arrive pas Ă respirer. Il faut que je me calme. Mais plus je me dis qu’il faut que je me dĂ©tende, plus j’entends ma respiration saccadĂ©e et les battements de mon cĹ“ur, moins j’arrive Ă me dĂ©tendre et Ă respirer ! Horrible, j’ai fait 250m. Et puis, aussi vite qu’elle est venue, mon angoisse disparaĂ®t. J’abandonne l’idĂ©e d’alterner respiration Ă gauche et Ă droite. Je fais ce que je sens le plus naturel et appropriĂ© sur le moment. Je double. Je me sens bien. Ma respiration est fluide. Je garde en vue les bouĂ©es afin de ne pas m’en Ă©loigner et ne pas faire 500m de plus que ce qui est nĂ©cessaire ! Il y a pas mal de bouchons. Il est plutĂ´t difficile de doubler car il n’y a pas de grosses diffĂ©rences d’allure entre les nageurs. L’eau n’Ă©tant pas celle des lagunes de Bora Bora, je dĂ©couvre souvent que je vais percuter une autre personne quand je me trouve au-dessus de ses pieds ! Je bois quelque fois la tasse mais rien d’atroce. J’avais profondĂ©ment redoutĂ© le goĂ»t de l’Allier. J’avais peur que la saveur « vase » me donne la nausĂ©e. J’avais prĂ©vu de mettre des chewing-gums dans mon sac de transition mais j’ai oubliĂ© d’en acheter la veille ! Finalement l’eau n’Ă©tait pas poissonneuse du tout et je n’ai pas Ă©tĂ© incommodĂ©e. Oh punaise, une grosse vague arrive ! C’est un peu abusĂ© : un « gros bateau » remonte l’allier, laissant s’Ă©chapper odeur et goĂ»t de gasoil. Je profite du remous provoquĂ© par les vagues pour me laisser porter. La dernière grosse bouĂ©e rouge est lĂ ! Un virage, une dernière ligne droite. Je vois l’arrivĂ©e. Je ne savais pas trop comment la sortie d’eau allait se passer. Fallait-il monter sur un ponton ? Quand saurions-nous si nous avions pied ? Finalement j’ai pu en juger en regardant les autres devant moi. Je les voyais tâtonner et Ă©merger petit Ă petit. Encore une difficultĂ© passĂ©e. J’ai rĂ©ussi ! Finalement cette Ă©preuve de natation temps redoutĂ©e s’est bien passĂ©e. Les bĂ©nĂ©voles m’aident Ă sortir de l’eau et Ă m’avancer sur le ponton. Je souris, ne perds pas de temps, fait un smile au photographe et trottine jusqu’Ă la zone de transition pour commencer Ă chauffer les jambes. Je regarde ma montre et le chrono : 42 minutes. Bonnet sur le nageur : c’est bien mieux que ce que je pensais faire, j’ai mĂŞme nagĂ© plus vite qu’Ă la piscine.
Vous savez-quoi ? Cette Ă©preuve est finalement celle des trois que j’ai prĂ©fĂ©rĂ©e. Je me suis vraiment sentie comme une poissonne dans l’eau. Et assister au levĂ© de soleil DANS l’Allier, c’Ă©tait vraiment très beau.
Je me sèche rapidement, enfile chaussettes et baskets. Je pose mon casque sur ma tĂŞte et trottine jusqu’au parc Ă vĂ©los. En trottinant, j’avale un gel et accroche mon casque. Vite, je m’empare de Zanzibar, nous courons/roulons jusqu’Ă la ligne de dĂ©part. GOOOO, c’est parti pour 90 km de vĂ©lo !
Je sens vite que ce ne sera pas les mêmes sensations que dans l’eau ! Au 11 ème km j’ai déjà faim. Je prends un bout de barre Cliff. Je sais qu’avoir faim c’est déjà trop tard et ne prends donc pas le risque de retarder mon « goûter ». Il ne fait pas très chaud mais je n’ai pas froid. Et puis, les premières montées arrivent déjà . Je me fais doubler mais toujours encourager ce qui est super sympa et motivant. Je vais y aller molo molo dans les montées car je sens bien que je n’ai pas beaucoup roulé cette année. Mon cardio et les quadris n’aiment pas trop ce dénivelé inhabituel. Je ne vais pas m’attarder sur ce passage vélo. J’en retiens juste que j’ai trouvé ça long mais que j’ai donné tout ce que je pouvais donner avec la non prépa. Je ne voulais pas avoir de regrets. J’en retiens que j’ai énormément eu mal aux fesses. Eh bien oui, qui dit pas beaucoup de vélo dit aussi que mes fesses n’étaient plus habituées à passer autant de temps sur la selle. Je n’avais plus de corne de fesses. Au 45ème km j’avais très mal. Je vous laisse imaginer la douleur au bout de 90 km ? Le résultat est que j’ai eu des cloques les jours suivants ! 90 km, l’arrivée est proche. Nous entrons dans le parc qui se trouve en périphérie du parc à vélos et donc de la dernière transition ! Mais, qui vois-je ? Soso et Roro ! Ils sont venus m’encourager pour mes derniers coups de pédale ! Ça me rebooste !
Je pose les pieds à terre, file dans le parc à vélos. Pose Zanzibar. Refais les lacets de mes baskets que je sens trop lâches. Allez, plus que/encore (je ne sais pas quelle est la mention inutile, je vous laisse choisir) et ce sera terminé !
Je pars vite ! Je reste sous les 5min au km ! C’est plus que ce que je pensais faire. Je me dis que je devrais me forcer à ralentir pour m’économiser car je sais que viendra (bien trop rapidement) le moment où corps et mental lâcheront. Autant gagner quelques secondes tant qu’ils me le permettent.
D’autant plus que sur les derniers kilomètres en vélo, je me suis créé un bel espoir. Cet Ironman je pensais ne pas pouvoir le faire en moins de 7h. Sur le vélo, j’ai fait quelques calculs (avec la lucidité d’un bigorneau anémié à vélo) et en suis arrivée à la conclusion que je pouvais viser 6h30, même en courant moins vite que prévu. Alors, vous comprenez bien que je n’allais pas me freiner de courir « vite » pour « rien ». J’avais désormais un objectif. Est-ce bien, est-ce mal ? Je ne sais pas. Je sais qu’avoir un objectif peut être douloureux s’il n’est pas atteint. Mais là , il s’agissait d’un objectif fixé en cours de route, avec des calculs prudents et une marge de manœuvre. Je pense que c’est aussi cette envie de sub 6h30 qui m’a aidé à tenir jusqu’au bout. Et puis … l’objectif de moins de 6h20 ! Les 21km correspondaient à deux boucles de 10km. J’ai fait la première boucle à un rythme constant en me sentant bien ! Le seul truc, … je n’ai pas réussi à manger autre chose qu’une PomPote qui n’a pas failli rester bien longtemps dans mon estomac ! Erreur, je le sais, mais c’était mieux qu’un vomito de mon point de vue d’hématophobe ! Fin de la première boucle. Soso et mon Dino sont là . Nous courrons quelques mètres ensemble. Quel beau souvenir !
Puis, c’est l’heure du déchirant demi-tour devant l’arche d’arrivée pour partir courir ma deuxième, dernière, et plus horrible boucle. J’ai mal partout et je sens que je n’ai plus de force. Je sais que je ne peux plus manger. Heureusement l’eau passe encore pour quelques km. J’ai mal aux genoux. J’ai un point de côté. Je n’ai plus de force. Mon mental flanche. Oh mince, mon mental s’écroule ! Je lutte. Je sens que je suis en hypoglycémie. Allez encore 5km. Encore 4. Les bénévoles sont supers et ne sont pas avares en encouragements. Que c’est précieux ! Je n’arrive même plus à sourire sur les photos. Garçon, la ligne s’il vous plaît ! Dire que je voulais faire un full IronMan et que je souffre sur un Half. C’est décidé, j’abandonne l’idée ! (Spoiler Alert, MENSONGE, mais elle ne le sait pas encore !)
Je vois la ligne d’arrivée, je cours sur la Sainte Moquette Rouge. Je souris, j’accélère (je tente !), tope dans les mains du Speaker « short canards de bain ». TERMINÉ. C’est finit ! Ça y est ! Je l’ai fait ! La médaille est là . Je suis Finisher de mon Half IronMan. En moins de 6h20.
6h16 ! Incroyable. Il y a deux ans, je m’étais préparé (à la Juju) et j’aurais rêvé de faire un sub 6h30. En ce premier septembre 2024, sans préparation, après une longue saison, j’ai fait mieux que ce rêve de petite IronWoman 70.3
Mon duo à Barbe et Poils (je ne vous dis pas qui est qui ?) m’attend à quelques pas de la ligne. J’essaie de ne pas tomber dans les pommes. J’essaie de parler mais cela demande trop d’air. Ce n’est pas très poli de tourner le dos à ses invités, mais je m’assois dos à la barrière le temps de reprendre mes esprits, des couleurs et de la force. Je ne réalise pas.
J’ai froid. Mon Dino me passe son Kway, et je file nous prendre de grosses assiettes de ravitaillement.
J’ai mangé :
2 petites parts de pizza, des tomates cerises, des morceaux de fromage, deux morceaux de croque-monsieur sans jambon, un beignet au Nutella, un demi Donut, des prunes.
Pour le dessert je me suis offert la gravure de ma médaille. Parce qu’il est rare que je me le dise. Mais je suis fière de moi. J’ai été fière de moi et j’ai savouré.
Vous vous rappelez ce que j’ai dit plus haut. Au sujet du full IronMan. Comme quoi, finalement, je laissais tomber l’idée. Ohoh, la belle blague. Le full IronMan sera au programme de 2026. Du moins, c’est un objectif que je ne mets pas de côté et cette fois-ci, et normalement nous irons à deux.
Ce premier septembre a marqué ma rentrée officielle. Oui, ma rentrée. Je suis STAPSIENNE !
Je veux devenir coach. Et une des choses que je mets un point d’honneur à respecter, c’est bien de savoir de quoi je parle. Je veux pouvoir transmettre en connaissant toutes les facettes des ces épreuves. Je ne veux pas me sentir illégitime. Je veux être préparée et avoir éprouvé pour préparer. Préparer physiquement et mentalement. Comment transmettre sa passion sans avoir vécu ces émotions ?
Alors voilà . Voilà comment le mois de septembre a débuté. Avec une belle épreuve à Vichy. Avec une rentrée des classes à 30 ans. Avec un nouveau défi sportif qui va s’étaler sur un peu moins de deux ans.
Ça va être un défi à bien des niveaux. Je vais devoir conjuguer vie professionnelle, vie étudiante, vie sportive et vie personnelle. Chaque facette de la vie ayant ses propres défis quotidiens. C’est tout un équilibre de vie à créer. Il faut s’adapter pour avancer soi, tout en étant là pour l’autre. Les autres. Alors oui, c’est un peu speed et parfois fatiguant de se donner autant, mais nous n’avons qu’une seule vie et je compte bien en profiter autant que possible.
Bisous’💋