Le grand trail du Limousin đČ đ đŠ
AprĂšs avoir participĂ© Ă une Ă©dition ultĂ©rieure et beaucoup apprĂ©ciĂ© lâĂ©vĂšnement, ma đŠ nous a cette annĂ©e embarquĂ© dans le format 52 kilomĂštres du Grand train du Limousin.
Retour sur cette course ⊠Pas comme les autres !
Samedi matin : en avant pour une nouvelle aventure aprÚs une courte nuit de 5h30 de sommeil. Retour de cinéma tardif et réveil bien matinal.
9h30 : Nous dĂ©posons Dame Soso chez maman Flamant (alias Piopio pour les intimes). Elle y passera un week-end mouvementĂ© avec Mozart et Marley đ¶. Je pense que le jardin va ĂȘtre un lieu de tranchĂ©es tant ils font dâallers et retours en mode course-poursuite.
11h00 : nous voici partis pour Ambazac, petite bourgade situĂ©e au nord de Limoges. Sur la route nous nous arrĂȘtons au DĂ©cathlon de Montluçon. Il nous faut en effet racheter une couverture de survie pour avoir tout le matĂ©riel obligatoire pour le dĂ©part de la course (je nâen avais plus car, souvenez-vous, jâavais finie en papillote dorĂ©e aprĂšs lâEco trail de Paris).
Nous refaisons Ă©galement le plein de Cliff Bars et de compotes. Nous avons Ă©tĂ© prĂ©venus en dĂ©but de semaine quâil nây aurait pas de ravitaillements solides sur la course, seulement des points dâeau. Un sac ficelle nous sera remis lors du retrait des dossards avec le nĂ©cessaire. Pour nous assurer que nous aurons suffisamment en quantitĂ© et en « qualitĂ©s nutritionnelles » (jâentends par lĂ , pas seulement de simples barres de «sucre » mais des aliments avec vitamines, minĂ©raux, âŠ) nous voulions prendre les prĂ©cieuses Cliffs bars qui nous requinquent toujours !
Nous avons bien fait de faire cette escale DĂ©cathlonnienne. Le sachet de ravitaillement nâĂ©tait pas bien consĂ©quent : des abricots secs, deux barres de cĂ©rĂ©ales, deux tranches de pain dâĂ©pices et deux pĂątes de fruits. Cela fait une corne dâabondance un peu maigre pour tenir un trail de 52 kilomĂštres. Je ne suis pas grosse mangeuse (pas toujours du moins !), mais sur ce genre de course, il faut du carburant ! Si jâavais un point nĂ©gatif Ă relever sur lâorganisation de cette course, ce serait indĂ©niablement le contenu du ravitaillement.
13h45 : nous arrivons Ă Ambazac.
Dans la voiture je commence Ă avoir la nausĂ©e et Ă me sentir patraque. Je pensais que somnoler sur le trajet mâaurait aidĂ© Ă me sentir mieux, visiblement pas.
PremiĂšre Ă©tape : retrait des dossards.
Je trouve mon nom. Dossard 2245. Pas de Peru sur la liste ⊠LĂ©ger instant de panique. Vague de frissons. Ouf, dossard 2244 : ma girafe a seulement renseignĂ© son prĂ©nom Ă la place de son nom et inversement ⊠Plus de peur que de mal. Lâapprentissage des patronymes est encore en cours đ
Pas de panique, il sait tout de mĂȘme compter de 1 Ă 9 sur ses doigts !
DeuxiĂšme Ă©tape : retrait des t-shirts.
Nos tailles nâĂ©tant plus disponibles, je repars avec une taille L qui me va plutĂŽt bien ! Je fais habituellement du 34 ou du 36 ⊠Je sais que vendredi soir jâai mangĂ© un Sub30 + un cookie + un chocolat chaud + des KitKat balls + 2 madeleines ⊠Mais quand mĂȘme !
Nous allons ensuite manger. Une petite salle (qui est en fait un vrai restaurant) dans le village sportif de lâĂ©vĂšnement propose deux menus : un menu sportif avec des pĂątes bolo et un classico Burger-Frites. Ce sera Burger pour đŠ. Quant Ă moi, je demande sâil est possible dâadapter lâun des plats en menu « sans viande ». La serveuse mâexamine du regard et annonce son verdict : « Oui, on a dĂ©jĂ eu un cas, ne vous en faites pas ». Cette phrase est annoncĂ©e comme si jâĂ©tais en phase terminale dâune maladie bien moche đ ! Il faut dire quâau Pays de la Limousine, la viandouille, câest sacrĂ© ! đ„©
DĂ©brief repas : honnĂȘtement, pour la quantitĂ©, les prix Ă©taient Ă©levĂ©s. 20 euros pour le menu Burger, 13 euros pour mes pĂątes ⊠à ce prix, nous aurions pu acheter 8 kilos de Farfalles ! Quâimporte, cela contribue indirectement Ă lâorganisation qui nous permet de vivre ces belles courses.
Fin de repas :
« Ca va ? » me demande Girafe.
– Oui oui, ça va. Enfin, pas trop, je me sens un peu toute patraque
Alors que nous attendons que la pluie passe, sur le sol du Gymnase, je ne me sens vraiment pas au top de ma forme : je sens que la digestion du repas ne va pas ĂȘtre facile, je nâai plus de forces et la tĂȘte me tourne. Je vois tout blanc. « Pense Ă autre chose » me dis-je.
15h45 : la pluie sâarrĂȘte. Nous en profitons pour aller faire des courses pour le repas du soir et du petit dĂ©jeuner. Oranges, tomates, radis, taboulĂ© pour moi, salade CĂ©sar Sodebo (le grand classique) pour Girafe, chocolat et bananes.
16h45 / 18h45 : nous allons nous poser au bord du lac, en contre-bas du village sportif pour nous poser et essayer de rassembler le maximum de forces pour la course Ă venir. Jâen profite pour caser mon rituel de course : la manucure. En trail on finit tout cracra, les cheveux sales, les mollets plein de boue, on est moches ⊠Bref, jâaime conserver un brin de cĂŽtĂ© girly avec du vernis !
Coup du hasard cette fois, jâai assorti mes ongles Ă mes lacets !
19h00 : Nous allons planter la tente. đŠ vĂ©rifie son application mĂ©tĂ©o : un vrai truc de pro qui prĂ©dit Ă la minute prĂšs tout cyclone ou typhon Ă lâapproche. Verdict : un orage arrive droit sur nous, nous allons prendre cher ! Nous installons donc la tente entre un arbre et la voiture pour Ă©viter quâelle ne sâenvole. Nous ignorons Ă ce moment que nous sommes observĂ©s, en catimini, par les gendarmes qui gĂšrent la circulation un peu plus bas, et qui rient du spectacle que nous offrons. « Des gueux plantent une tente sous lâorage, une veille de course ! ONI ».
19h30 : nous « dĂźnons » assis sur le bord du coffre de la voiture. Prendre nos deux chaises de camping ne nous a mĂȘme pas effleurĂ© le coquillard. Nous sommes encore des bĂ©bĂ©s campeurs, soyez indulgents !
20h00 : la Sainte application est plus claire-voyante encore que Madame Irma : vite, fermons la tente et attendons que lâorage passe, dans la voiture.
TrĂšs clairement, Ă ce stade, je ne suis pas sereine DU TOUT ! Jâai dĂ©jĂ dormi dans cette canadienne, sous la pluie. Mais je nâai jamais testĂ© son Ă©tanchĂ©itĂ© sous un bon gros orage ⊠Jâai des doutes ⊠De GROS doutes. Lâorage passĂ©, je nâose pas aller constater les dĂ©gĂąts.
Avec soulagement, nous ouvrons la tente et dĂ©couvrons que đŠ aura malheureusement les pieds un peu humides, mais rien de plus dramatique Ă dĂ©plorer ! Pas de canadienne avec piscine intĂ©grĂ©e.
21h00 : Dodo.
Bon, jâaurais aimĂ© vous raconter mes beaux et doux rĂȘves. Jâaurais aimĂ© me rĂȘver sur une plage au soleil, une paille plantĂ©e dans une coco. La brise des palmiers faisant voler mes cheveux.
Retour Ă la rĂ©alitĂ©. Sur fond de « Orage-pluie-voiture-tonnerre-re-pluie / Refrain et deuxiĂšme couplet Ă lâidentique » jâai mal au cĆur jusquâĂ 3 heures du matin. (De plus, Ă©mĂ©tophobe, la simple idĂ©e que je pourrais ĂȘtre malade me fait peur !). Aussi, par flemme dây aller sous la pluie, je nâai pas fait mon petit pipi avant dâaller me coucher ⊠Je dois donc, Ă 3h30 du matin, mâextirper de la tente mouillĂ©e pour aller satisfaire les envies de Dame Nature ! Ah ⊠Les pieds mouillĂ©s en tongs ⊠je nâaime vraiment pas ça ! (Autant sauter dans les flaques et la boue ne me dĂ©range pas ⊠autant je dĂ©teste avoir les doigts de pied humides ⊠qui plus est, quand de petits brins dâherbe viennent se loger entre les orteils đ)
Pour le restant de la nuit, je mâemmitoufle dans la polaire, hood up ! Au matin, đŠ retrouve une wesh-wesh Ă capuche avec torticolis Ă cĂŽtĂ© de lui.
7h00 : réveil et préparation.
Petit dĂ©jeuner forcĂ© : il faut prendre un peu de forces mĂȘme si lâestomac sâen passerait bien. Nous nous mettons en tenue : je nâai pas pris les grandes chaussettes, je le regrette un peu sur le moment car il ne fait pas bien chaud (elles ne me feront cependant pas dĂ©faut pour le reste de la journĂ©e. Jâai vite chaud quand je cours). Il y a tellement de brouillard quâon ne voit pas Ă deux mĂštres devant !
Nous allons sur le village pour ĂȘtre prĂȘts au dĂ©part et avons le temps de boire cafĂ© et chocolat chauds. (Bonne idĂ©e ou pas ⊠Je ne sais pas !)
8h15 : nous rejoignons la ligne de départ. Il y a du monde, cela motive !
La ligne de dĂ©part ? Nous marchons bien 500 mĂštres avant de lâatteindre. Encore heureux que je nâĂ©tais pas seule Ă prendre le dĂ©part, sinon, moi, je serais partie toute seule au niveau de lâarche dâarrivĂ©e ! đ„č
Lâambiance monte, la pluie et le vent se lĂšvent.
Une fois de plus, tous les coureurs ont lâair pro : vĂȘtements archi techniques, ils sâĂ©chauffent avec assiduitĂ©, ⊠Je suis en Pegasus PAS DE TRAIL, avec mes petites socquettes blanches Ă 2 euros, mon short DECIMAS taille 14 ans, bref ⊠Je suis fidĂšle Ă mon approche touristique des courses et serais honorĂ©e de vous donner dâautres conseils mode !
GOOOOOOOOO ! AprÚs une Ola géante, nous nous élançons tous pour un parcours à travers le Limousin et ses jolis hameaux.
Les coureurs des 32 et 52 km partent en mĂȘme temps. Nous effectuons tous la mĂȘme premiĂšre boucle de 32 km, les coureurs du 52 km prendront juste une sortie diffĂ©rente Ă lâarrivĂ©e pour courir une seconde boucle de 20 kilomĂštres.
Le dĂ©part se passe bien, tout comme les premiers kilomĂštres. Les jambes sont lĂ , le mental aussi, lâambiance est top, les paysages (pour ce que lâon en voit derriĂšre le brouillard) sont chouettes.
Nous traversons les forĂȘts en ayant lâimpression dâĂȘtre en forĂȘts Ă©quatoriales : lâhumiditĂ© est impressionnante, il fait super lourd et moite ! Nous sommes trempĂ©s juste de moiteur environnante.
La forĂȘt est enchanteresse que dans le coin. Vraiment. Il y a plein de petits murets recouverts de tendre mousse verte, les fougĂšres offrent leurs jolis reflets dorĂ©s. Nous avons lâimpression dâĂȘtre des Hobbits. Les hameaux que nous passons sont joliment fleuris et leurs maisons de pierre incroyablement British !
CĂŽtĂ© alimentation, il me faut boire et manger, mĂȘme si je nâen ressens pas lâenvie. Je me sens mieux et crains que manger me remette patraque. Je commence Ă avoir soif (le corps manque dĂ©jĂ dâeau quand la sensation de soif arrive ⊠il me faut donc boire au plus vite). Allez Juju âŠ. Boiiis. Je bois. Mais mon ventre fait « floc floc ». Je mange donc pour faire passer cette sensation dĂ©sagrĂ©able. Câest ainsi que je gĂšre mon alimentation tout au long de la course.
Arrivent le kilomĂštre 26 et ma đŠ qui nâa pas la force dâaller plus loin. Pas les jambes, nausĂ©es, mal au ventre. Il arrĂȘtera donc la course au 32 Ăšme kilomĂštre. Cependant, il me laisse le choix de continuer sans lui. ⊠Difficile choix. Jâai mĂȘme pleurĂ©. Je fais un Ă©tat des lieux : je me sens tout de mĂȘme mieux et je pense pouvoir aller au bout de ces 52 km. Mais, en mĂȘme temps, jâai aussi peur de ne pas y arriver. Je me sens indigne de laisser seule une đŠ qui ne sent pas bien ⊠Quel Dilemme avec un grand D !
đŠ : Un mental pas au top, un physique pas au top : il n’y a pas de secret, la longue distance ne s’improvise pas. Il faut sâentraĂźner, il faut de la rĂ©gularitĂ©. Les conditions mĂ©tĂ©o n’ont pas aidĂ©, j’avais l’impression dâĂ©touffer. Il Ă©tait plus sage de ne pas s’embarquer Ă finir le 52 et se contenter de transformer cette course en une chouette sortie longue.
đŠ© Finalement je me remets en course pour 26 kilomĂštres solo !
Bon, je fais le point sur la course et ce qui me reste Ă venir : les dossards rouges sont portĂ©s par les coureurs du 32 km, les bleus par ceux du 52 km. Je ne double que des dossards rouge ⊠Petite montĂ©e en pression : est-ce par ce que tous les coureurs du 52 sont dĂ©jĂ tous loin devant et que je serai la derniĂšre Ă arriver ?! Oh, non, par pitiĂ© ! Je me mets Ă accĂ©lĂ©rer. Il me faut la certitude de dĂ©passer au moins une personne au dossard bleu pour ĂȘtre sĂ»re que je suis bien en course. JâaccĂ©lĂšre et âŠ. Me sens bien ! MĂȘme trĂšs bien ! Je double du monde. Cela mâencourage et me donne des forces.
Je marche vite dans les montées, relance sur le plat, accélÚre en descente. Ca y est, je croise du monde !
La ligne dâarrivĂ©e du premier tour est lĂ ! Câest lâeuphorie, tous les spectateurs nous encouragent « Allez, câest fini, bravoooo ! » ⊠Euh, non, ce nâest pas fini les amis, encore 20 km !!!
Je tourne Ă gauche avant de passer sous lâarche. Ăa y est, je suis sur la boucle finale !
Petit aparté pour revenir en images sur cette premiÚre boucles.
à croire que je suis passée par tout les états :
Puis, câest parti en impro Macarena :
Je double un monsieur qui semble perdre la foi « Oh, câest horrible ce moment, on se retrouve tout seul alors quâon sait quâils ont tous fini » ! Je lui souhaite bien du courage et mâĂ©lance Ă travers la plaine. Je double du monde, ça me donne des ailes. Je mange, reprends des forces.
Je vais vous faire une confidence. Je ne suis pas fĂ©ministe mĂȘme si, jâaime prouver que les femmes peuvent accomplir de belles et grandes choses. Mais pour une fois, jâai fait preuve de sexisme ! Oui, je vous jure ! Parce que franchement, il nây avait que 15% de femmes sur le 52 km et que, bon sang, ça fait du bien au mental de doubler des mecs ! đ
Une réflexion me fait beaucoup rire. Alors que je le dépasse, un coureur me dit :
« Tu es sur quelle course ?
-Sur la 52, je réponds
-Ah purĂ©e, me rĂ©pond-t-il dĂ©pitĂ©, pensant que jâĂ©tais juste une retardataire du 32 km.
Cependant, merci aussi Ă tout ceux qui mâont encouragĂ©e ! Surprise de voir Juju la touriste, ils nâĂ©tait pas avares dâencouragements et ça, ça donne la patate et le sourire !
Toute la course se passe bien. 8 kilomĂštres avant lâarrivĂ©e cependant, mes quadris se raidissent et commencent Ă me faire sacrĂ©ment souffrir : je nâai plus de freins pour les descentes et les relances sont vraiement trĂšs douloureuses.
Mais je veux tout donner. DĂšs que jâaperçois une femme, je veux la doubler ! Je ne sais pas si câest le trail et la nature, mais un esprit de compĂšte que jâignorais possĂ©der arrive en moi dĂšs que jâen repĂšre une : telle une proie, je veux la doubler et donne tout pour y arriver. 6, 3 de plus, encore 2 de dĂ©passĂ©, oh purĂ©e, il y en a une autre au loin : fonce Alphonse !!!
Encore deux kilomĂštres : jâai mal partout ! Allez, allez âŠ
Un monsieur que jâai doublĂ© quelques mĂštres plus loin me double et me le fait savoir avec un brin dâarrogance : « Ah, je vous dĂ©passe finalement ! »
« Tu ne tâen tireras pas comme ça mon Coco » me dis-je. Son ami, plus loin, nâarrive plus Ă suivre. Je rassemble la force restante pour les 2 km restants : ils ne me doubleront pas ! Certainement pas !
(Spoiler : ils sont arrivĂ©s 5 minutes aprĂšs-moi #petitevictoireperso đ
)
Arrive lâĂ©preuve des marches, 400 mĂštres avant lâarrivĂ©e.
Des dizaines et des dizaines de supporters sont venus nous encourager. Je suis seule dans les escaliers. Tous crient mon prĂ©nom, mâapplaudissent, mâencouragent.
Alors, oui, sur le moment, ça booste un max ! Mais sur le moment seulement : arrivĂ©e en haut des escaliers, quand je rĂ©alise, grande timide que je suis, que tous ces inconnus avaient le regard fixĂ© sur moi et que jâai Ă©tĂ© pendant quelques instants au centre de leur attention ⊠eh bien je vois tout blanc ! đ±
La ligne dâarrivĂ©e nâest plus quâĂ quelques centaines de mĂštres ! Des encouragements, jâaccĂ©lĂšre. Des enfants scandent mon prĂ©nom jâaccĂ©lĂšre. Câest beau.
Le tapis rouge, la descente : je donne tout, mes jambes roulent toutes seules. Jâai le sourire !
Les applaudissements. Câest magique.
Jâaperçois ma đŠ Ă lâarrivĂ©e, je donne tout !
Jâai rĂ©ussi, jâai kiffĂ©, et tout cela en moins de 7 heures.
Le bonheur.
16h00 : il est lâheure de rentrer Ă la maison.
Nous Ă©coutons de la bonne musique, passons acheter des Pizzas et fougasses pour refaire le plein. Ce nâest pas ce quâil y a de plus sain, nous vous lâaccordons, mais place au cĆur et au mental pour guider les choix aprĂšs ce genre dâeffort ! La gourmandise lâemporte bien souvent. La raison nâa quâĂ bien se tenir.
Remerciements :
Ă ma đŠ : Pour nous avoir inscrit sur cette chouette course. Oui, tu nâaimes pas le mot chouette, mais pour moi, il Ă©voque tout un tas de choses cool et « chouettes » đ ! Merci de mâavoir laissĂ© continuer. MĂȘme si, sur le coup, je nâai pas aimĂ© avoir Ă faire ce choix ! Merci dâĂȘtre venu Ă la ligne dâarrivĂ©e et dâavoir pris ma main pour tirer mes quadris en feu jusquâĂ la voiture.
Merci Ă mon corps. Oui, câest Ă©trange comme remerciement, mais notre corps est trop souvent oubliĂ©. En ce qui me concerne, ce nâest pas tous les jours facile avec lui ! Vraiment pas. Je maudis presque au quotidien ses cuisses que je trouve trop grosses et la cellulite que jây vois. Je sais que je DEVRAIS manger moins de chocolat, rĂ©sister aux glaces, ne pas avoir envie de pizza et de naans au fromage. Que ce nâest pas trĂšs bien dâenchaĂźner Sub 30 + cookie + chocolat chaud + kitkat balls + madeleines. La gourmandise câest mal nous rĂ©pĂšte-t-on.
Non je ne devrais pas ! Cette course mâa montrĂ© que ce corps que je critique me permet de faire de belles choses. Tout comme mon mental. Toutes ces petites gourmandises sont aussi ce qui lui donne sa force. Elles sont ses rĂ©compenses. Sans « ce corps », sans MON corps que je dois accepter, il me serait impossible de vivre de si beaux moments. Alors merci Ă lui. Merci Ă lui dâavoir lâĂ©quilibre nĂ©cessaire dans les descentes, la force dans les montĂ©es. Merci Ă lui qui, malgrĂ© les deux jours patraques et sa petite forme, mâa laissĂ© galloper pour atteindre la 5 Ăšme place de ma catĂ©gorie.
Merci aux bĂ©nĂ©voles, Ă tous les co-coureurs et Ă ce petit monsieur, avec qui jâai couru quelques mĂštres :
« Bravo Ă toi dâĂȘtre ici, mâa-t-il dit. Câest fort et beau. Tu dois aimer ça, le trail, pour ĂȘtre lĂ ?
-Oh que oui ! Annonce-je avec un grand sourire.
-Tu pourras faire de grandes et belles courses, câest certain !
-Câest mon rĂȘve, lui ai-je rĂ©pondu ».