Le grand trail du Limousin đŸŒČ 👟 🩖

Le grand trail du Limousin đŸŒČ 👟 🩖

7 juin 2022 Non Par Flamingo

AprĂšs avoir participĂ© Ă  une Ă©dition ultĂ©rieure et beaucoup apprĂ©ciĂ© l’évĂšnement, ma 🩒 nous a cette annĂ©e embarquĂ© dans le format 52 kilomĂštres du Grand train du Limousin.

Retour sur cette course 
 Pas comme les autres !  

Samedi matin : en avant pour une nouvelle aventure aprĂšs une courte nuit de 5h30 de sommeil. Retour de cinĂ©ma tardif et rĂ©veil bien matinal.  

9h30 : Nous dĂ©posons Dame Soso chez maman Flamant (alias Piopio pour les intimes). Elle y passera un week-end mouvementĂ© avec Mozart et Marley đŸ¶. Je pense que le jardin va ĂȘtre un lieu de tranchĂ©es tant ils font d’allers et retours en mode course-poursuite.

11h00 : nous voici partis pour Ambazac, petite bourgade situĂ©e au nord de Limoges. Sur la route nous nous arrĂȘtons au DĂ©cathlon de Montluçon. Il nous faut en effet racheter une couverture de survie pour avoir tout le matĂ©riel obligatoire pour le dĂ©part de la course (je n’en avais plus car, souvenez-vous, j’avais finie en papillote dorĂ©e aprĂšs l’Eco trail de Paris). 

Nous refaisons Ă©galement le plein de Cliff Bars et de compotes. Nous avons Ă©tĂ© prĂ©venus en dĂ©but de semaine qu’il n’y aurait pas de ravitaillements solides sur la course, seulement des points d’eau. Un sac ficelle nous sera remis lors du retrait des dossards avec le nĂ©cessaire. Pour nous assurer que nous aurons suffisamment en quantitĂ© et en « qualitĂ©s nutritionnelles Â» (j’entends par lĂ , pas seulement de simples barres de «sucre Â» mais des aliments avec vitamines, minĂ©raux, 
) nous voulions prendre les prĂ©cieuses Cliffs bars qui nous requinquent toujours ! 

Nous avons bien fait de faire cette escale DĂ©cathlonnienne. Le sachet de ravitaillement n’était pas bien consĂ©quent : des abricots secs, deux barres de cĂ©rĂ©ales, deux tranches de pain d’épices et deux pĂątes de fruits. Cela fait une corne d’abondance un peu maigre pour tenir un trail de 52 kilomĂštres. Je ne suis pas grosse mangeuse (pas toujours du moins !), mais sur ce genre de course, il faut du carburant ! Si j’avais un point nĂ©gatif Ă  relever sur l’organisation de cette course, ce serait indĂ©niablement le contenu du ravitaillement.

13h45 : nous arrivons Ă  Ambazac. 
Dans la voiture je commence Ă  avoir la nausĂ©e et Ă  me sentir patraque. Je pensais que somnoler sur le trajet m’aurait aidĂ© Ă  me sentir mieux, visiblement pas. 

PremiĂšre Ă©tape : retrait des dossards.
Je trouve mon nom. Dossard 2245. Pas de Peru sur la liste 
 LĂ©ger instant de panique. Vague de frissons. Ouf, dossard 2244 : ma girafe a seulement renseignĂ© son prĂ©nom Ă  la place de son nom et inversement 
 Plus de peur que de mal. L’apprentissage des patronymes est encore en cours 😅 Pas de panique, il sait tout de mĂȘme compter de 1 Ă  9 sur ses doigts !  

DeuxiĂšme Ă©tape : retrait des t-shirts.
Nos tailles n’étant plus disponibles, je repars avec une taille L qui me va plutĂŽt bien ! Je fais habituellement du 34 ou du 36 
 Je sais que vendredi soir j’ai mangĂ© un Sub30 + un cookie + un chocolat chaud + des KitKat balls + 2 madeleines 
 Mais quand mĂȘme ! 

Nous allons ensuite manger. Une petite salle (qui est en fait un vrai restaurant) dans le village sportif de l’évĂšnement propose deux menus : un menu sportif avec des pĂątes bolo et un classico Burger-Frites. Ce sera Burger pour 🩒. Quant Ă  moi, je demande s’il est possible d’adapter l’un des plats en menu « sans viande Â». La serveuse m’examine du regard et annonce son verdict : « Oui, on a dĂ©jĂ  eu un cas, ne vous en faites pas Â». Cette phrase est annoncĂ©e comme si j’étais en phase terminale d’une maladie bien moche 😅 ! Il faut dire qu’au Pays de la Limousine, la viandouille, c’est sacrĂ© ! đŸ„©  

DĂ©brief repas : honnĂȘtement, pour la quantitĂ©, les prix Ă©taient Ă©levĂ©s. 20 euros pour le menu Burger, 13 euros pour mes pĂątes 
 À ce prix, nous aurions pu acheter 8 kilos de Farfalles ! Qu’importe, cela contribue indirectement Ă  l’organisation qui nous permet de vivre ces belles courses. 

Fin de repas :
« Ca va ? » me demande Girafe.
– Oui oui, ça va. Enfin, pas trop, je me sens un peu toute patraque

Alors que nous attendons que la pluie passe, sur le sol du Gymnase, je ne me sens vraiment pas au top de ma forme : je sens que la digestion du repas ne va pas ĂȘtre facile, je n’ai plus de forces et la tĂȘte me tourne. Je vois tout blanc. « Pense Ă  autre chose Â» me dis-je. 

15h45 : la pluie s’arrĂȘte. Nous en profitons pour aller faire des courses pour le repas du soir et du petit dĂ©jeuner. Oranges, tomates, radis, taboulĂ© pour moi, salade CĂ©sar Sodebo (le grand classique) pour Girafe, chocolat et bananes.

16h45 / 18h45 : nous allons nous poser au bord du lac, en contre-bas du village sportif pour nous poser et essayer de rassembler le maximum de forces pour la course Ă  venir. J’en profite pour caser mon rituel de course : la manucure. En trail on finit tout cracra, les cheveux sales, les mollets plein de boue, on est moches 
 Bref, j’aime conserver un brin de cĂŽtĂ© girly avec du vernis ! 

Coup du hasard cette fois, j’ai assorti mes ongles Ă  mes lacets ! 

19h00 : Nous allons planter la tente. 🩒 vĂ©rifie son application mĂ©tĂ©o : un vrai truc de pro qui prĂ©dit Ă  la minute prĂšs tout cyclone ou typhon Ă  l’approche. Verdict : un orage arrive droit sur nous, nous allons prendre cher ! Nous installons donc la tente entre un arbre et la voiture pour Ă©viter qu’elle ne s’envole. Nous ignorons Ă  ce moment que nous sommes observĂ©s, en catimini, par les gendarmes qui gĂšrent la circulation un peu plus bas, et qui rient du spectacle que nous offrons. « Des gueux plantent une tente sous l’orage, une veille de course ! ONI Â». 

19h30 : nous « dĂźnons Â» assis sur le bord du coffre de la voiture. Prendre nos deux chaises de camping ne nous a mĂȘme pas effleurĂ© le coquillard. Nous sommes encore des bĂ©bĂ©s campeurs, soyez indulgents ! 

20h00 : la Sainte application est plus claire-voyante encore que Madame Irma : vite, fermons la tente et attendons que l’orage passe, dans la voiture. 

TrĂšs clairement, Ă  ce stade, je ne suis pas sereine DU TOUT ! J’ai dĂ©jĂ  dormi dans cette canadienne, sous la pluie. Mais je n’ai jamais testĂ© son Ă©tanchĂ©itĂ© sous un bon gros orage 
 J’ai des doutes 
 De GROS doutes. L’orage passĂ©, je n’ose pas aller constater les dĂ©gĂąts. 

Avec soulagement, nous ouvrons la tente et dĂ©couvrons que 🩒 aura malheureusement les pieds un peu humides, mais rien de plus dramatique Ă  dĂ©plorer ! Pas de canadienne avec piscine intĂ©grĂ©e.

21h00 : Dodo.
Bon, j’aurais aimĂ© vous raconter mes beaux et doux rĂȘves. J’aurais aimĂ© me rĂȘver sur une plage au soleil, une paille plantĂ©e dans une coco. La brise des palmiers faisant voler mes cheveux.  

Retour Ă  la rĂ©alitĂ©. Sur fond de « Orage-pluie-voiture-tonnerre-re-pluie / Refrain et deuxiĂšme couplet Ă  l’identique Â» j’ai mal au cƓur jusqu’à 3 heures du matin. (De plus, Ă©mĂ©tophobe, la simple idĂ©e que je pourrais ĂȘtre malade me fait peur !). Aussi, par flemme d’y aller sous la pluie, je n’ai pas fait mon petit pipi avant d’aller me coucher 
 Je dois donc, Ă  3h30 du matin, m’extirper de la tente mouillĂ©e pour aller satisfaire les envies de Dame Nature ! Ah 
 Les pieds mouillĂ©s en tongs 
 je n’aime vraiment pas ça ! (Autant sauter dans les flaques et la boue ne me dĂ©range pas 
 autant je dĂ©teste avoir les doigts de pied humides 
 qui plus est, quand de petits brins d’herbe viennent se loger entre les orteils 😈)

Pour le restant de la nuit, je m’emmitoufle dans la polaire, hood up ! Au matin, 🩒 retrouve une wesh-wesh Ă  capuche avec torticolis Ă  cĂŽtĂ© de lui. 

7h00 : rĂ©veil et prĂ©paration. 
Petit dĂ©jeuner forcĂ© : il faut prendre un peu de forces mĂȘme si l’estomac s’en passerait bien. Nous nous mettons en tenue : je n’ai pas pris les grandes chaussettes, je le regrette un peu sur le moment car il ne fait pas bien chaud (elles ne me feront cependant pas dĂ©faut pour le reste de la journĂ©e. J’ai vite chaud quand je cours). Il y a tellement de brouillard qu’on ne voit pas Ă  deux mĂštres devant ! 

Nous allons sur le village pour ĂȘtre prĂȘts au dĂ©part et avons le temps de boire cafĂ© et chocolat chauds. (Bonne idĂ©e ou pas 
 Je ne sais pas !)

8h15 : nous rejoignons la ligne de dĂ©part. Il y a du monde, cela motive ! 
La ligne de dĂ©part ? Nous marchons bien 500 mĂštres avant de l’atteindre. Encore heureux que je n’étais pas seule Ă  prendre le dĂ©part, sinon, moi, je serais partie toute seule au niveau de l’arche d’arrivĂ©e ! đŸ„č

L’ambiance monte, la pluie et le vent se lĂšvent. 

Une fois de plus, tous les coureurs ont l’air pro : vĂȘtements archi techniques, ils s’échauffent avec assiduitĂ©, 
 Je suis en Pegasus PAS DE TRAIL, avec mes petites socquettes blanches Ă  2 euros, mon short DECIMAS taille 14 ans, bref 
 Je suis fidĂšle Ă  mon approche touristique des courses et serais honorĂ©e de vous donner d’autres conseils mode ! 

GOOOOOOOOO ! AprĂšs une Ola gĂ©ante, nous nous Ă©lançons tous pour un parcours Ă  travers le Limousin et ses jolis hameaux. 

Les coureurs des 32 et 52 km partent en mĂȘme temps. Nous effectuons tous la mĂȘme premiĂšre boucle de 32 km, les coureurs du 52 km prendront juste une sortie diffĂ©rente Ă  l’arrivĂ©e pour courir une seconde boucle de 20 kilomĂštres. 

Le dĂ©part se passe bien, tout comme les premiers kilomĂštres. Les jambes sont lĂ , le mental aussi, l’ambiance est top, les paysages (pour ce que l’on en voit derriĂšre le brouillard) sont chouettes. 

Nous traversons les forĂȘts en ayant l’impression d’ĂȘtre en forĂȘts Ă©quatoriales : l’humiditĂ© est impressionnante, il fait super lourd et moite ! Nous sommes trempĂ©s juste de moiteur environnante. 

La forĂȘt est enchanteresse que dans le coin. Vraiment. Il y a plein de petits murets recouverts de tendre mousse verte, les fougĂšres offrent leurs jolis reflets dorĂ©s. Nous avons l’impression d’ĂȘtre des Hobbits. Les hameaux que nous passons sont joliment fleuris et leurs maisons de pierre incroyablement British ! 

CĂŽtĂ© alimentation, il me faut boire et manger, mĂȘme si je n’en ressens pas l’envie. Je me sens mieux et crains que manger me remette patraque. Je commence Ă  avoir soif (le corps manque dĂ©jĂ  d’eau quand la sensation de soif arrive 
 il me faut donc boire au plus vite). Allez Juju 
. Boiiis. Je bois. Mais mon ventre fait « floc floc Â». Je mange donc pour faire passer cette sensation dĂ©sagrĂ©able. C’est ainsi que je gĂšre mon alimentation tout au long de la course. 

Arrivent le kilomĂštre 26 et ma 🩒 qui n’a pas la force d’aller plus loin. Pas les jambes, nausĂ©es, mal au ventre. Il arrĂȘtera donc la course au 32 Ăšme kilomĂštre. Cependant, il me laisse le choix de continuer sans lui. 
 Difficile choix. J’ai mĂȘme pleurĂ©. Je fais un Ă©tat des lieux : je me sens tout de mĂȘme mieux et je pense pouvoir aller au bout de ces 52 km. Mais, en mĂȘme temps, j’ai aussi peur de ne pas y arriver. Je me sens indigne de laisser seule une 🩒 qui ne sent pas bien 
 Quel Dilemme avec un grand D ! 

🩒 : Un mental pas au top, un physique pas au top : il n’y a pas de secret, la longue distance ne s’improvise pas. Il faut s’entraĂźner, il faut de la rĂ©gularitĂ©. Les conditions mĂ©tĂ©o n’ont pas aidĂ©, j’avais l’impression d’étouffer. Il Ă©tait plus sage de ne pas s’embarquer Ă  finir le 52 et se contenter de transformer cette course en une chouette sortie longue.

đŸŠ© Finalement je me remets en course pour 26 kilomĂštres solo !

Nous sommes des horibilus piratus qui ne payons pas nos images (du coup, c’est dĂ©geulasse)

Bon, je fais le point sur la course et ce qui me reste Ă  venir : les dossards rouges sont portĂ©s par les coureurs du 32 km, les bleus par ceux du 52 km. Je ne double que des dossards rouge 
 Petite montĂ©e en pression : est-ce par ce que tous les coureurs du 52 sont dĂ©jĂ  tous loin devant et que je serai la derniĂšre Ă  arriver ?! Oh, non, par pitiĂ© ! Je me mets Ă  accĂ©lĂ©rer. Il me faut la certitude de dĂ©passer au moins une personne au dossard bleu pour ĂȘtre sĂ»re que je suis bien en course. J’accĂ©lĂšre et 
. Me sens bien ! MĂȘme trĂšs bien ! Je double du monde. Cela m’encourage et me donne des forces. 

Je marche vite dans les montĂ©es, relance sur le plat, accĂ©lĂšre en descente. Ca y est, je croise du monde ! 

La ligne d’arrivĂ©e du premier tour est lĂ  ! C’est l’euphorie, tous les spectateurs nous encouragent « Allez, c’est fini, bravoooo ! Â» 
 Euh, non, ce n’est pas fini les amis, encore 20 km !!! 

Je tourne Ă  gauche avant de passer sous l’arche. Ça y est, je suis sur la boucle finale ! 

Petit aparté pour revenir en images sur cette premiÚre boucles.
À croire que je suis passĂ©e par tout les Ă©tats :

Puis, c’est parti en impro Macarena :

Je double un monsieur qui semble perdre la foi « Oh, c’est horrible ce moment, on se retrouve tout seul alors qu’on sait qu’ils ont tous fini Â» ! Je lui souhaite bien du courage et m’élance Ă  travers la plaine. Je double du monde, ça me donne des ailes. Je mange, reprends des forces.

Je vais vous faire une confidence. Je ne suis pas fĂ©ministe mĂȘme si, j’aime prouver que les femmes peuvent accomplir de belles et grandes choses. Mais pour une fois, j’ai fait preuve de sexisme ! Oui, je vous jure ! Parce que franchement, il n’y avait que 15% de femmes sur le 52 km et que, bon sang, ça fait du bien au mental de doubler des mecs ! đŸ˜…

Une rĂ©flexion me fait beaucoup rire. Alors que je le dĂ©passe, un coureur me dit : 
« Tu es sur quelle course ?
-Sur la 52, je réponds
-Ah purĂ©e, me rĂ©pond-t-il dĂ©pitĂ©, pensant que j’étais juste une retardataire du 32 km. 

Cependant, merci aussi Ă  tout ceux qui m’ont encouragĂ©e ! Surprise de voir Juju la touriste, ils n’était pas avares d’encouragements et ça, ça donne la patate et le sourire ! 
Toute la course se passe bien. 8 kilomĂštres avant l’arrivĂ©e cependant, mes quadris se raidissent et commencent Ă  me faire sacrĂ©ment souffrir : je n’ai plus de freins pour les descentes et les relances sont vraiement trĂšs douloureuses. 
Mais je veux tout donner. DĂšs que j’aperçois une femme, je veux la doubler ! Je ne sais pas si c’est le trail et la nature, mais un esprit de compĂšte que j’ignorais possĂ©der arrive en moi dĂšs que j’en repĂšre une : telle une proie, je veux la doubler et donne tout pour y arriver. 6, 3 de plus, encore 2 de dĂ©passĂ©, oh purĂ©e, il y en a une autre au loin : fonce Alphonse !!! 

Encore deux kilomĂštres : j’ai mal partout ! Allez, allez 
 

Un monsieur que j’ai doublĂ© quelques mĂštres plus loin me double et me le fait savoir avec un brin d’arrogance : « Ah, je vous dĂ©passe finalement ! Â»

« Tu ne t’en tireras pas comme ça mon Coco Â» me dis-je. Son ami, plus loin, n’arrive plus Ă  suivre. Je rassemble la force restante pour les 2 km restants : ils ne me doubleront pas ! Certainement pas ! 
(Spoiler : ils sont arrivĂ©s 5 minutes aprĂšs-moi #petitevictoireperso 😅)

Arrive l’épreuve des marches, 400 mĂštres avant l’arrivĂ©e. 

Des dizaines et des dizaines de supporters sont venus nous encourager. Je suis seule dans les escaliers. Tous crient mon prĂ©nom, m’applaudissent, m’encouragent.

Alors, oui, sur le moment, ça booste un max ! Mais sur le moment seulement : arrivĂ©e en haut des escaliers, quand je rĂ©alise, grande timide que je suis, que tous ces inconnus avaient le regard fixĂ© sur moi et que j’ai Ă©tĂ© pendant quelques instants au centre de leur attention 
 eh bien je vois tout blanc ! đŸ˜±

La ligne d’arrivĂ©e n’est plus qu’à quelques centaines de mĂštres ! Des encouragements, j’accĂ©lĂšre. Des enfants scandent mon prĂ©nom j’accĂ©lĂšre. C’est beau.  

Le tapis rouge, la descente : je donne tout, mes jambes roulent toutes seules. J’ai le sourire ! 

Les applaudissements. C’est magique.

J’aperçois ma 🩒 Ă  l’arrivĂ©e, je donne tout ! 

J’ai rĂ©ussi, j’ai kiffĂ©, et tout cela en moins de 7 heures.

Le bonheur. 

16h00 : il est l’heure de rentrer Ă  la maison. 

Nous Ă©coutons de la bonne musique, passons acheter des Pizzas et fougasses pour refaire le plein. Ce n’est pas ce qu’il y a de plus sain, nous vous l’accordons, mais place au cƓur et au mental pour guider les choix aprĂšs ce genre d’effort ! La gourmandise l’emporte bien souvent. La raison n’a qu’à bien se tenir.

Remerciements :

À ma 🩒  : Pour nous avoir inscrit sur cette chouette course. Oui, tu n’aimes pas le mot chouette, mais pour moi, il Ă©voque tout un tas de choses cool et « chouettes Â» 😘 ! Merci de m’avoir laissĂ© continuer. MĂȘme si, sur le coup, je n’ai pas aimĂ© avoir Ă  faire ce choix ! Merci d’ĂȘtre venu Ă  la ligne d’arrivĂ©e et d’avoir pris ma main pour tirer mes quadris en feu jusqu’à la voiture.

Merci Ă  mon corps. Oui, c’est Ă©trange comme remerciement, mais notre corps est trop souvent oubliĂ©. En ce qui me concerne, ce n’est pas tous les jours facile avec lui ! Vraiment pas. Je maudis presque au quotidien ses cuisses que je trouve trop grosses et la cellulite que j’y vois. Je sais que je DEVRAIS manger moins de chocolat, rĂ©sister aux glaces, ne pas avoir envie de pizza et de naans au fromage. Que ce n’est pas trĂšs bien d’enchaĂźner Sub 30 + cookie + chocolat chaud + kitkat balls + madeleines. La gourmandise c’est mal nous rĂ©pĂšte-t-on. 

Non je ne devrais pas ! Cette course m’a montrĂ© que ce corps que je critique me permet de faire de belles choses. Tout comme mon mental. Toutes ces petites gourmandises sont aussi ce qui lui donne sa force. Elles sont ses rĂ©compenses. Sans « ce corps Â», sans MON corps que je dois accepter, il me serait impossible de vivre de si beaux moments. Alors merci Ă  lui. Merci Ă  lui d’avoir l’équilibre nĂ©cessaire dans les descentes, la force dans les montĂ©es. Merci Ă  lui qui, malgrĂ© les deux jours patraques et sa petite forme, m’a laissĂ© galloper pour atteindre la 5 Ăšme place de ma catĂ©gorie.

Merci aux bĂ©nĂ©voles, Ă  tous les co-coureurs et Ă  ce petit monsieur, avec qui j’ai couru quelques mĂštres : 

« Bravo Ă  toi d’ĂȘtre ici, m’a-t-il dit. C’est fort et beau. Tu dois aimer ça, le trail, pour ĂȘtre lĂ  ?
-Oh que oui ! Annonce-je avec un grand sourire.
-Tu pourras faire de grandes et belles courses, c’est certain ! 
-C’est mon rĂȘve, lui ai-je rĂ©pondu Â».