Le long hiver du flamant 🦩🥊🪀
Les jours rallongent ! Enfin !
Cette saison hivernale, qui n’est pourtant pas encore terminée, m’a semblée bien longue.
Je vais vous confier quelque chose que j’ai eu du mal à accepter : les trois semaines passées ont mentalement été boueuses, bien plus encore que la dernière descente du maratrail des passerelles. Une perte de motivation et d’envie inédite. La course à pied est une passion, un mode de vie. (Bien que, je dois l’admettre, le vélo est en train de prendre le dessus !)
Rien de grave dans la mesure où j’ai pu identifier les causes de ce micro burn-out (du running entre autres).
Premier coupable : l’hiver
J’en ai marre de l’hiver. Ce n’est plus à prouver, j’aime le soleil, les couchers de soleil à 22 heures et la canicule. Je n’aime pas la pluie, le vent et la nuit.
Sentence : Je ne peux pas modifier le cycle des saisons, bien d’autres se chargent déjà du dérèglement climatique. Je dois juste prendre mon mal en patience et me dire que ce sale temps me permet au moins de justifier tout mes chocolats chauds !
Deuxième coupable : la routine
Des parcours identiques tous les jours. La nuit, les terrains glissants, et les sorties sans mon Dino une semaine sur deux n’ouvrent pas un champ de possibles très sexy en matière de parcours sécurisés. J’évite les terrains accidentés, les endroits un peu moins sûrs de nuits, les grands axes où les quatre roues ne se limitent pas aux 50 Km/h.
Sentence : Peut-être devrais-je me forcer à prendre de rues parallèles pour diversifier les itinéraires tout en restant dans ce périmètre de sécurité habituel. L’autre solution que j’ai trouvée est de maximiser les sorties plaisir le week-end, quand courir de jour est possible ! Aussi, pour m’entraîner un peu différemment, je fais du travail de côtes et d’escaliers pour varier les plaisirs !
Troisième coupable : la malveillance
Ces dernières semaines ont été riches en déceptions « humaines » et ma foi en l’humanité n’a cessé de se prendre des upper cuts puissants. La malveillance est présente au quotidien : dans la rue, au travail, dans le sport. Cela attriste et blesse. J’aimerais continuer à penser que le monde des Bisounours est accessible mais, c’est impossible. L’économie et la société de consommation dans laquelle nous vivons ont perverti les âmes. Tout n’est que paraître, satisfaction des égos et écrasement de l’autre pour être le plus grand, le plus beau, le plus riche, le plus fort. Bien trop de superlatifs pour une vie qui pourrait être tellement plus belle avec PLUS de simplicité. En cette période assez morose que nous traversons, ces comportements sont amplifiés quand bien même l’entraide devrait être naturelle. Je me sens donc de plus en plus à l’écart de cette société à laquelle je ne peux m’identifier. Heureusement qu’une poignée de personnes qui me sont chères et des collègues, qui se reconnaîtront, sont présents, afin de me faire garder espoir.
Entre le Covid (et sa gestion qui attise les débats) et les chauds de la bombe H qui menacent la paix mondiale, il n’est pas facile de conserver son optimisme. Ce climat pesant, bien que je sache pertinemment que me faire des noeuds au cerveau ne sauvera personne, apporte son lot de fâcheux de cumulomaximus noirâtres . Et puis les médias, omniprésents (JT, presse, radio, publicité), ne font rien pour apaiser l’esprit. Je pense que seule une coupure digitale serait le remède miracle pour rester à distance de cette sphère angoissante. Pas simple dans une société hyper connectée !
Bref, je pleure ( très / trop) souvent 🙈 (La capacité émotionnelle d’une petite cuillère !)
Solution : aller vivre dans une cabane dans la montagne mongolienne et élever des loutres !
Reprendre la méditation avec Petit Bambou.
Ecouiller les autres. Je vous laisse le plaisir de deviner l’étymologie de ce mot 😉
Quatrième coupable : les chiffres
Une pression sur le volume sportif …
10 heures de sport par semaine est notre credo. Mais ce n’est pas toujours facile à associer à un 39 heures et à une vie perso que je ne veux pas sacrifier.
J’ai beaucoup culpabilisé pendant ces trois semaines.
Avec les séances d’ostéo, je n’ai pas pu caser le volume souhaité. Dans ma tête, c’est vite l’effervescence, je cogite trop et cogite mal : c’est sûr, je n’arriverai pas à atteindre mon objectif au marathon. Je suis nulle. Je vais perdre le peu que j’ai acquis, etc.
Je me sens grasse, lourde. Trop de cellulite.
Je culpabilise de louper des séances mais, le pire, c’est que je n’ai même pas envie de les faire. Et si tout ce temps passé à faire du sport me faisait passer à côté de choses plus importantes ? Ne suis-je pas en train de me gâcher la vie ? Ce rythme à 100 à l’heure ne doit pas être sain.
Auto analyse post burn out.
J’ai besoin du sport pour me sentir bien. C’est un mode de vie et une passion. Me lever à 5h45 pour aller courir, je le fais parce que je sais que j’aime ça, parce que j’aime m‘être défoulée avant d’attaquer une journée de travail sédentaire. Là où il me faut lâcher prise, c’est sur le volume et ces chiffres que je m’impose (un peu comme les chiffres que l’on veut voir sur la balance !).
- Si je n’ai pas le temps de faire le volume en semaine, je peux me rattraper le week-end quand nous faisons nos sorties longues.
- Si je ne peux pas rattraper ces séances le week-end (ou du moins, limiter la casse) … Eh bien ce sera pleinement rattrapé lors de nos périples en Gravel ! Ce sont de beaux et longs week-ends de pédalage et de rando qui nous attendent.
- Je dois caler plus de jours OFF. Même l’Ostéo l’a dit. Je le savais déjà mais, l’entendre dire par un professionnel fait du bien. J’étais sûrement arrivée dans une sphère addictive : du volume, du volume, encore du volume, avec l’apparition de méchantes sensations de mal être (mental et physique) à l’idée de ne « rien » faire pendant UN jour ENTIER. Des jours off me permettront justement de prendre mon temps au moins un soir par semaine. Ou du moins, de moins courir partout. Je pourrai me poser un peu dans le canapé, lire, regarder la télé ou juste glander. J’en parle comme si c’était acquis, mais je vais devoir travailler sur moi pour y arriver ! (Et puis, les jours Off ne sont pas vraiment synonymes d’inactivité dans la mesure où je marche pour aller au travail et pour les balades de Soso !)
Cinquième coupable : Le manque de confiance
Le manque de confiance est un trait de ma personnalité qui prend souvent le dessus, dont j’ai déjà fait les frais et dont j’ai bien du mal à me séparer dans ces moments de doutes (il se décuple même au fur et à mesure).
Peu de temps libre, un rythme de vie archi rythmé qui ne laisse pas le temps de se poser : c’est la dégringolade. J’ai l’impression de ne pas en faire assez, de mal faire ce que je parviens à faire. Et ce, dans tous les domaines : je ne suis pas assez à l’écoute de ma Girafe ? Sûrement. Cette perte de confiance totale me pousse inconsciemment à me replier sur moi-même. Bah oui, je suis « nulle » et je m’en veux, je vais donc essayer de me faire oublier (… forcément, nous sommes d’accord, c’est juste la parfaite solution pour aggraver les choses ! 😱ðŸ˜ðŸ˜…) Suis-je assez présente pour ma famille à laquelle je tiens énormément ? Je n’en suis pas sûre. Je n’ai même pas le temps ni l’envie de faire autre chose que des pâtes. Je n’ai pas eu le temps de faire un câlin à notre trio de chats. J’ai oublié de passer au Monop’ pour racheter ça, la machine d’hier n’a pas été étendue et le lave-vaisselle est déjà plein !
« Purée, je viens de voir mon reflet dans la vitrine : j’ai des grosses cuisses ! Je suis loin de ressembler à toutes ces filles au corps parfait que je vois quotidiennement sur Instagram … Il faut que j’arrête le chocolat du soir et du petit dej et le Savane ! … Mais j’ai envie d’une part de flan et d’un Naan au fromage moi ! »
Bref, voyez-vous, pas très rose pour un flamant !
La solution ?
Je ne la connais pas. Mais j’ai quelques pistes pour éviter de repasser par cette case de Flamant mazouté !
1 seul mot pour aller de l’avant : PROFITER
(J’ai été une grande fan de Lorie, je ne comprends pas que La Positive attitude ne soit pas restée encrée dans mes gènes … J’en connaissais pourtant la chorée par cœur !)
- Profiter de la vie. J’ai toujours rêvé d’avoir un chien. NOUS avons un chien. Oui, j’ai un Dino et un toutou ! #luckyme
Je veux profiter de ces moments. Alors oui, avec les balades de Sofy toute notre organisation est à revoir et le volume diminue. Et alors ? C’est cela qui fait que la vie est belle : je me rappellerai toujours des promenades, des cacas atomiques, de nos balades en forêt. En revanche, je ne regretterai pas d’avoir joué les fainéantes et annulé une sortie running sous la pluie. D’ailleurs, il ne s’agit pas vraiment de fénéantise, mais d’écoute de soi. Et ça aussi, je dois davantage y prêter attention. Par exemple, quand j’ai envie de manger « gras » c’est juste un signal que m’envoie mon corps : « Dis donc, je sais que tu aimes le sport mais si tu veux que je te suive, il va falloir que tu me fasses plaisir en mangeant du gras hein ! »
Je suis gourmande, et profiter de la vie c’est aussi faire plaisir à ses papilles ! 🤤
Plus envie d’avoir des objectifs. Ce n’est pas nouveau, je ne cherche pas la performance. J’en ai horreur et elle me fait peur. J’ai des objectifs, c’est normal et c’est ce qui motive au quotidien. Mais il s’agit plutôt de petits défis que de vrais objectifs : 10 tours du circuit « Covid », 5 allers-retours dans le segment des trois bosses, essayer de trouver du dénivelé … Ce sont des défis au jour le jour, pas des objectifs à long terme nécessitant une préparation suivie.
Les objectifs me font peur. J’ai un objectif temps pour le marathon de Prague. Alors que l’échéance approche, je panique à l’idée de ne pas assez m’entraîner (je ne fais pas de séances spécifiques ou de fractionné), de ne pas être capable d’atteindre le temps prévu. C’est cela aussi qui contribue, je pense, à me dégoûter des séances. La peur. Le stress d’échouer.
Et puis, est ce que je vais aimer courir pour cet objectif temps ? Je n’en suis pas certaine ! Je ne cours pas tous les jours dans une ville étrangère. Lors de ce marathon je serai principalement concentrée sur mon allure, le meneur d’allure et sur ma montre pour mettre toutes les chances de réussite de mon côté. Mais cela ne me correspond pas. Ce que j’aime quand je découvre une ville en courant, c’est prendre mon temps pour la contempler. J’aime activer la vitesse de croisière et courir à un rythme qui me permet de profiter des architectures sous des angles nouveaux, en étant au milieu de la route, entourée de passionnés du running.
Ce sera donc, mon dernier objectif. Les suivants seront juste de profiter au maximum et de terminer l’épreuve.
Car oui, des dossards, il y en aura d’autres. Mais pas pour des temps ou des objectifs. Il sera question de dossards pour la sécurité d’un parcours balisé et de suivi d’une organisation. Ce qui compte pour moi, c’est l’expérience humaine. Les émotions partagées. Les rencontres, les paysages. En un mot : tout ce que l’on ne retrouve pas sur les pistes et les courses où ce qui compte pour 90% des participants c’est le chrono final, le record décroché.
Désert, plaines, traversées de pays à vélos, etc. Des objectifs persos, des périples solos, organisés par nous, avec juste nous ! Le dépassement de soi est possible dans chaque petite aventure que l’on se crée, dans chaque petit défi quotidien.
Gagner une course n’apporte rien. Atteindre un objectif est toujours gratifiant, je l’admets, mais pour ma part, ce qui est le plus enrichissant c’est les découvertes. Les découvertes géographiques, les découvertes de l’autre et de soi.
Aujourd’hui le soleil brille et je sais déjà que de beaux projets vont enfin se concrétiser, je vous le dis, ça booste un MAX 😃