MARATRAIL DES PASSERELLES MONTEYNARD 2020 🏅

1 septembre 2020 Non Par Flamingo

2020, une édition toute particulière !

  • Une saison sportive marquée par la présence de Monsieur Jean Dupont Covid. Maintient, report ou annulation, inscription de dernière minute, suspense d’une course pouvant être annulée à tout moment, un événement repensé pour limiter les risques de contamination, etc. Qui aurait un jour pensé se rendre sur une ligne de départ avec un masque ?
  • Une météo diluvienne pour ce maratrail ! Il a plu, presque en continu, du vendredi après-midi au samedi soir, pour recommencer dimanche matin !
  • Pas de préparation spécifique pour marathon ou trail de haute montagne.
  • Une grande première dans l’univers du trail pour moi (jusqu’alors, ma seule sortie « Trail » culminait à 300 de D+ seulement) et premier « long » trail de montagne pour ma 🦒 (le plus long étant l’éco Trail de Paris… 45km et 890m de D+)
  • Notre première course officielle comme Best Partners in Run & Life !
  • Inauguration du Kangping ! –> Article à paraître très prochainement dans notre rubrique  » La TeamDinos en vadrouille ».

L’EQUIPEMENT DE LA TEAMDINOS

Coté 🦩 : Arrivée sur les lieux. Sous les barnums, dans les allées boueuses, sprintant dans les montées, … de tous côtés : des sportifs affûtés, musclés et équipés avec un « vrai » équipement ! Une fois encore, j’ai l’impression d’être une touriste. Comme si je me trouvais là par hasard. Le 30/08/2020 les gros titres auraient pu être : Une touriste happée par le flot des traileurs alors qu’elle se baladait Route du Lac, à Treffort.

Zoom sur mon équipement :

Mes baskets Nike Air Zoom Pegasus 36. Elles m’accompagnent partout, par tous les temps, … Pas les chaussures de trail rêvées me direz-vous. Dès mon inscription au trail j’avais donc osé commettre un acte d’infidélité majeur et m’étais acheté des Salomon Speedcross 4. Cependant, peu aguerrie aux baskets de trail, je ne suis pas parvenue à m’habituer à ces nouvelles amies de course : je me prenais les chevilles l’une dans l’autre, avais l’impression de ne pas pouvoir plier les pieds et de faire ventouse avec le sol. Sans parler du léger mal de genou qui revenait de temps à autres, car je modifiais inconsciemment ma foulée. Quelques jours avant le départ, je les ai donc revendu ! Mes Nikes noires m’accompagneront !

T-shirt Décathlon premier prix … matière respirante, imperméabilisant, coupe ajustée, etc ? Je n’ai pas cherché les complications et suis partie avec l’un de mes t-shirts d’entrainement. Même chose pour les chaussettes. Seule ma brassière Nike pouvait être jugée comme confirme a du matériel « officiel » finalement !

Coupe vent …. Euh, eh bien …. Acheté à la dernière minute jeudi après-midi, premier prix Décathlon, rayon enfant, taille 13/15 ans ! Oui, oui … True fact !

Sac à dos ? Celui du marathon de Paris ! Je n’ai pas investi dans un camel bag ni dans des gourdes ou flasques, j’ai réutilisé les gourdes souvenir de mon excursion en Kayak à Stockholm ! …. 🦩 touriste forever !

Côté ravitaillement, pas de gels, de barres, ou autre aliment scientifiquement adapté à ce genre d’épreuve. Juste 2 Pom’Potes dont voici l’une des blagues :

« Est ce que les éléphants font de la politique ? » Réponse : surlignez pour la découvrir : Non, mais si c’était le cas, ils travailleraient au Ministère de la défense ! De quoi travailler les abdos en plus des quadris n’est-ce pas ?

Côté 🦒 : Rien de transcendant et de beaucoup plus utile vues les conditions. Du matériel un poil plus adapté, parce que je suis un peu geek du matos, mais rien de fou. Des « vraies » chaussures de trail qui se révéleront aussi utiles que des pneus slick sous forte pluie. Un vrai truc anti-pluie payé une fortune,mais « qui pleut dedans » quand même. Un sac Salomon, la marque du « traileur confirmé », avec gourdes apparentes, sur lesquelles tu mets de la terre plein les embouts et que, quand tu bois, et bah, c’est comme la tarte aux cornichons : « bah c’est pas bon hein ! ». Une ceinture très pratique pour mes Pom’Potes, mais pas toujours facile à utiliser avec les doigts gelés. Et le gobelet personnalisé par mon 🦩, qui n’a d’obligatoire que son non sens, une flasque vide faisant aussi bien le boulot.

LE DÉROULEMENT DE LA COURSE

Nous n’avons pas du tout vu passer les 10 premiers kilomètres. Partant dans la dernière vague, nous avons couru légèrement plus vite que notre allure cible sans forcer et avons même rattrapé quelques coureurs de la vague précédente. Rassurés, en forme, nous ne faisions même plus attention à la pluie, nous fiant à nos sensations et profitant du parcours.

Après une petite erreur de fléchage (qui, nous ne le savions pas encore, aurait pu nous coûter le passage de la barrière horaire !) et le premier ravitaillement, nous avons entamé l’ascension du Mont Sénépy ! C’est là que les choses ont « commencé » à se corser.

L’ASCENSION DU MONT SENEPY

Coté 🦩 : pas de problème pour monter. Je m’étais « entraîné » en faisant des sessions de marches sur le simulateur d’escaliers à la salle de sport. Jambes, mollets et cardio étaient au rendez-vous (soulagement, car cela n’avait pas été le cas lors de la semaine d’assimilation !). Voir ma 🦒 lutter contre les crampes alors que je ne pouvais rien faire pour l’aider a été la principale douleur de cette ascension. Mais elle s’en est sortie avec persévérance et brio !

Côté 🦒 : C’est simple, j’ai failli crever !

La dernière partie de l’ascension du mont Senepy. Auncun GIF ne suffirait à illustrer le No Man’s land qui nous attendait à ces 1 769 mètres d’altitude : pluie, blizzard +++, ressenti – 1 000 degrés 🥶 Pour résumer, j’ai litéralemen con-ge-lé ! Cuisses blanches, mâchoires contractées, doigts engourdis (syndrome de Raynaud activé !), coudes donnant l’impression de se déchirer quand j’essayais de les déplier. J’ai pensé sortir la couverture de survie, mais la paralysie de mes doigts, associée aux rafales de vent m’en a dissuadé. J’aurais eu l’ai maligne de jouer au cerf volant avec ma précieuse couverture dorée ! 😅
À l’heure où j’écris cet article, presque 72 heures après l’ascension du Sénépy, je n’ai toujours pas retrouvé l’usage de la partie extrême de mon majeur gauche, toujours engourdie. A l’heure où nous publions cet article, 8 jours après cette fatidique ascension, je vis toujours avec seulement 9 doigts. Sa vaillante âme doit reposer en haut du Mont ! (La longue-douche-post-run-ruineuse-de-propreté-des-douches-du-camping n’a pas réussis à la ramener à la vie).

LA DESCENTE DU MONT SENEPY

Côté 🦩 : une descente folklorique ! 🎿

C’est là que j’ai compris que les chaussures de trail n’ont pas été inventées pour rien et que mes « ballerines » (c’est ainsi que mes fidèles Nike ont été rebaptisées par l’un de mes amis runners) n’étaient pas des plus appropriées pour ce genre de parcours. Dévaler un champ de boue liquide parsemé de pierre, n’est pas chose facile avec des semelles archi-lisses ! Maîtriser son drift, faire corps avec la nature et s’attacher aux buissons, improviser des chemins de traverse et fermer les yeux pour ne pas voir le pire arriver sont autant de techniques utilisées sur ce parcours du combattant 😅 Mon cardio a bien plus monté lors des contrôles de chutes qu’à n’importe quel autre moment du parcours !

Côté 🦒 : Les descentes, en règle générale, je gère pas mal. J’ai du être chamois avant d’être girafe. Pas trop mauvaise lecture du terrain, engagement, franchise dans la prise de pente (le ski ça sert à ça aussi). Bon là, par contre, c’était vraiment la merde, même si je descendais bien plus vite que mon 🦩. Franchement, c’était vraiment très dangereux. Il y avait deux options.

1 – Tu fonces et tu te tues

2 – Tu fais gaffes et tu te blesses

Arrivés en bas, le deuxième ravitaillement nous attendait. Avec le froid et après tant d’émotions, j’ai mangé comme un chacal !!! Fromage, Tucs, pain, chocolat, … un estomac de 🦩 sur échasses !

Côté 🦒 : Je n’ai rien pu avaler sur ce ravito : seulement un verre d’eau, un de coca et un bout de pain d’épice avec difficulté. J’ai failli rester planté sur ce ravito. La montée et la descente de Sénépy m’avaient juste vidé de toute envie de continuer cette galère. Heureusement que mon 🦩 était là. Sans elle je ne repartais pas.

LES 23 « DERNIERS » KILOMETRES (ou l’art de penser que le plus dur est passé)

Côté 🦩: le froid m’a ensuite suivi sur 70% du parcours mais après l’ascension du Sénépy il fallait seulement se dire que le plus dur était derrière nous (Mwahahaha : THE JOKE !).🦒 est repartie après ce ravitaillement ! Warrior.

Nous pensions pouvoir courir lorsque le parcours serait « plat » ou en « descente » mais la boue, brassée et rebrassée par ceux passés avant nous était devenue dangereuse. Je n’ai aucune idée du nombre de chûtes évitées ! Nous avons réussi à passer la deuxième barrière horaire à 7h40 soit 5 minutes seulement avant d’être disqualifiés : quel soulagement !

Ravitallement : nous reprenons des forces, fiers d’être arrivés au bout de cette épreuve ! Même si le chrono « visé » sera loin, nous serons finishers, qu’importe le temps que nous mettrons à faire les 8 km restants.

Un membre de l’organisation nous informe alors que deux options s’offrent à nous : faire les 8 km restant avec 400 m de dénivelé ou prendre un raccourci, sur terrain plat, qui nous ferait arriver au bout de cette aventure en « seulement » 3 km.

Coté 🦩 : « Nous avons fait le plus dur, nous avons franchi la barrière horaire à temps : il serait dommage de ne pas aller jusqu’au bout de l’aventure pour économiser 5 km ! ». Ma 🦒 me suit.

Coté 🦒 : Après la galère du Sénépy, j’étais bien, froid, douloureux, mais rien d’insurmontable, malgré une belle chute et un choc assez violent sur la tête, aucune séquelle, il n’y avait rien à endommager.

Nous gravissons plutôt bien les deux dernières montées, chacune nous rapprochant un peu plus de la ligne d’arrivée. Enfin, nous entendons la voix du speaker qui annonce l’arrivée des finishers. Nous passons le dernier poste photo. Nous posons, sourire aux lèvres, contents d’être « arrivés ».

Malheureux ! Quelle idée avions-nous en tête à cet instant ? Nous n’imaginions pas que nous mettrions 40 minutes à arriver en bas de la l’utime descente nous séparant de la route ! Une descente, que dis-je ? Une COULÉE de boue ! Pendant 42 km j’avais lutté et lutté pour ne pas tomber … je m’étais tout de même faite à l’idée que je ne pourrais y échapper. Que je tomberais sur les fesses. J’aurais ainsi eu un peu de « moelleux » pour amortir le choc ! Mais non, à 1 km de l’arrivée, je suis pitoyablement tombée en avant, sur les genoux, sur un rocher. J’ai vu des étoiles, pris sur moi, tentant de cacher tant bien que mal ma douleur. Je voulais finir et je finirai ! Punto final ! J’ai une troisième rotule indolore depuis hier matin, juste sous ma rotule droite. Elle me donne le sourire désormais !

« La route est là !  » Quel soulagement quand je t’ai entendu prononcer ces mots ! Quel bonheur courir les derniers 500m sur la plage de rochers glissants. Quelle joie lorsque nous avons passé la ligne d’arrivée main dans la main !

Nous avons souffert, sommes passés par mille émotions, par tout un camaïeu de couleurs, mais bon sang : qu’est ce que cela en valait la peine !!! 😍

Pas de T-shirt ou de médaille à l’arrivée. Mais de la bière. Quel bucolisme 😉 Sur le podium des derniers arrivés, nous avons le privilège de repartir avec un sac de ravitaillement plus gros. Une 🦒 mangeant cinq sandwichs au poulet peut-elle se transformer et intégrer le très select Club- sandwich ?

Mon premier trail. Il y a ces moments pendant la course où l’on se dit « plus jamais ! », et puis il y a ce petit (gros ?) pincement au coeur lorsqu’il faut ranger les affaires, accrocher son dossard et attendre le prochain départ … Car oui, des prochains il y en aura, c’est certain !!! Ce Maratrail a été une superbe aventure. Avec le recul, je ne voudrais rien changer. Ce sont toutes ces petites choses horribles sur le moment qui l’ont rendu unique et qui nous feront tant de rire quand nous nous le remémorerons.

La liste de nos défis est bien longue, et ça aussi c’est magique !